Se perdre dans le centre historique

Le cloître des Jacobins de ToulouseDe la Daurade à Saint-Sernin

Prenez la rue Peyrolières vers le nord-est (au bout de la rue de la Daurade à gauche). Elle devient rapidement la rue Gambetta. Après le petit jardin du lycée Fermat, prenez à gauche la rue Lakanal. Faites un crochet par le couvent des Jacobins sur votre gauche. Admirez au moins le grand réfectoire (entrée libre) et, si vous le pouvez, visitez le cloître. Continuer la lecture de « Se perdre dans le centre historique »

L’architecture

Comme vous ne manquerez pas de le découvrir, l’architecture toulousaine traditionnelle utilise la brique de terre cuite. C’est une technique héritée des Romains qui utilise un matériau abondamment disponible : l’argile présente dans la plaine de la Garonne. La pierre, au contraire, est un matériau rare à Toulouse car il fallait la faire venir de loin. Elle était réservée aux plus riches ou à quelques éléments critiques (clés de voûte…). La brique elle-même était précieuse autrefois et les constructions les plus modestes étaient faites en bois et torchis. Cette technique fut interdite pour limiter la propagation des incendies et la brique s’imposa dans toutes les constructions jusqu’à être détrônée au XXe siècle par les matériaux modernes.

Toulouse, ville rose ou ville ocre ?

On a beau la dire rose, Toulouse se révèle plutôt ocre, orange ou rouge au promeneur. N’est-elle pas rouge, la brique que chanta Nougaro ? La ville rose est en fait, comme le révèle Luce Barlangue dans la revue BelvedeR, un coup de publicité du syndicat d’initiative de la ville au début du XXe siècle. Il s’agit de redorer l’image de marque d’une ville qui n’est alors pas réputée pour son attrait touristique. Le rose, certes un peu mièvre, apporte la douceur qui manquait à la ville. Jusqu’alors honteuse, cachée par des enduits et des badigeons, la brique se retrouve soudain fièrement exposée. Revendiquée, même. Elle n’est plus signe de pauvreté, elle est une richesse culturelle et picturale. Et chacun finit par accepter de la dire rose. Après tout.

Aujourd’hui, la roue tourne et la brique de certains bâtiments anciens se retrouve à nouveau cachée sous la chaux, préconisation des Monuments historiques. Toulouse se perdrait-elle en voulant se retrouver ?

Toujours est-il que si vous vous asseyez en bord de Garonne, à la Daurade, au soir d’un beau jour, le soleil gagnant doucement l’horizon derrière le pont Saint-Pierre, vous verrez ce qu’aucun nom de couleur ne peut décrire, la palette de toutes les couleurs chaudes jouée par la nature comme un prélude au crépuscule. Regardez autour de vous, vous y trouverez bien un peu de rose.

Coucher de soleil sur la Garonne

Garonne au coucher du soleil

Un peu d’histoire…

Toulouse est une ville à l’histoire politique, économique et culturelle extrêmement riche. Successivement préhistorique, gauloise, romaine, wisigothe, franque puis capitale du comté de Toulouse qui s’étendait à tout le Midi de la France, elle finit par être rattachée au royaume de France en 1271.

Durant les six siècles qui précédèrent la Révolution française, Toulouse posséda un pouvoir municipal indépendant et élu : le capitoulat dont le Capitole actuel fut le dernier siège. L’université de Toulouse, fondée en 1229, est une des plus anciennes d’Europe. En 2018, avec 112 000 étudiants, Toulouse reste une des premières villes universitaires de France.

C’est aussi à Toulouse que se crée en 1250 la première société par actions : les moulins du Bazacle. Au Moyen Âge, le commerce fait de la ville une des plus prospères de France avant qu’elle ne soit touchée par trois épidémies de peste, le brigandage et le grand incendie de 1463. À la Renaissance, Toulouse connaît une nouvelle période de grande prospérité grâce à l’industrie du pastel. C’est alors qu’elle se dote de superbes hôtels particuliers qui émaillent encore aujourd’hui le centre historique.

Au XIXe siècle, la ville rate les débuts de la révolution industrielle mais est dotée de nombreuses petites entreprises, notamment textiles. La grande industrie arrive au XXe siècle avec l’installation de la poudrerie nationale et de l’arsenal. Puis, bien sûr, de l’aéronautique, l’aéropostale et l’industrie spatiale qui font aujourd’hui une grande partie de l’identité toulousaine. Cependant, le tissu économique toulousain ne se limite pas à ça : il héberge un écosystème de startups parmi les plus denses du pays, porté notamment par l’industrie cosmétique et par les technologies de l’information.